Quels légumes cultiver sous serre ? Le top selon les saisons

Les ventes de serres, tous formats confondus, explosent ces dernières années. Pourtant, la majorité des jardiniers ne l’utilisent qu’en pleine saison et pour quelques cultures seulement. Quel dommage quand on sait qu’en choisissant les bons légumes au bon moment, il est possible de rentabiliser cet espace de culture tout au long de l’année. Voilà l’objectif de ce guide : vous aider à exploiter au mieux votre serre, saison après saison.

Une serre est un véritable atout au jardin. Elle permet de démarrer les semis dès l’hiver et de prolonger les récoltes jusqu’aux premières gelées. Elle offre une protection idéale contre les aléas climatiques (pluie, grêle, vent) tout en limitant les attaques de ravageurs, notamment les limaces. Bien gérée, elle optimise également l’usage de l’eau, une ressource précieuse en période de sécheresse. Tout au long de l’année, la serre peut ainsi devenir le centre névralgique du potager, avec une rotation continue de cultures.

Certaines plantes apprécient la douceur précoce du printemps, d’autres préfèrent la chaleur de l’été, les plus rustiques s’épanouissent même en plein hiver. Voici de quoi assurer une production perpétuelle et diversifiée.

La serre de printemps

Dès la fin de l’hiver, la serre permet de lancer la saison avec des cultures précoces et des légumes tendres comme :  

• Les radis, en semis dès février, pour des récoltes rapides en mars ;
• Les carottes primeurs notamment ‘Nantaise améliorée’ ou ‘Amsterdam forcing ;
• Les épinards et roquette qui poussent vite et proposent de feuilles jeunes savoureuses ;
• Les laitues de printemps à semer en mottes ou en pleine terre ;
• Les pois nains qui apprécient de ne pas subir le vent, à semer dès février pour une récolte en mai ;
• Les pommes de terre nouvelles, en sacs ou en buttes, récoltables dès avril-mai ;
• Les chou-rave, brocoli précoce, cresson alénois pour varier les plaisirs et anticiper l'été.

Ces premières cultures laissent la place libre dès mai pour les plantations estivales, pas de temps mort ! 

Cultiver sous serre en été 

En été, la serre accueille les légumes les plus gourmands en chaleur et en lumière, avec un juste contrôle de l’humidité.

• Les tomates, toutes variétés confondues, cerises, cœur de bœuf, allongées…
• Les poivrons et piments, en pot ou en pleine terre ;
• Les aubergines, variétés compactes ou classiques, s’adaptent bien sous abri ;
• Les concombres, à palisser pour gagner de la place ;
• Les courgettes précoces, une ou deux touffes offrent déjà un bon rendement ;
• Les haricots nains en pots pour un cycle rapide ;
• Les melons, pastèques de petit calibre, basilic ou aneth peuvent encore enrichir ces récoltes estivales. 

Optimiser la serre avec les légumes d’automne

Après la pleine saison, la serre reste une alliée pour prolonger les récoltes et anticiper l’hiver.

• Les betteraves semées fin août pourront grossir lentement à l’abri ;
• Les navets et radis d’automne à semer jusqu’à fin septembre ;
• Les fenouils, céleris-raves et panais s’implantent en fin d’été pour une récolte à maturité ou en jeunes pousses ;
• Les blettes très productives, ne craignent pas la baisse des températures ;
• Les salades d’automne-hiver : chicorée, scarole, mâche, claytone de Cuba, mizuna…

L’hiver dans la serre

Même sans chauffage, certaines cultures se poursuivent ou entrent en dormance productive. Ici, l’objectif n’est pas la vitesse mais la continuité.

• Les mâches, épinards, roquettes, cresson alénois profitent des semis abrités pour pousser lentement mais sûrement. Ils se récoltent ensuite au fil des besoins, même en plein hiver ;
• Les navets boule d’or, choux de Chine, tatsoï apprécient également la douceur de la serre ;
• L’ail rose et les oignons blancs, plantés dès janvier pour des récoltes précoces ;
• Les pousses de pois ou micro-pousses en caissettes, parfaites pour un peu de verdure en toute saison.

Culture sous serre à l’année : les pièges à éviter

Si la culture sous serre offre de nombreux avantages, elle demande aussi une certaine vigilance. Certaines erreurs peuvent rapidement réduire tous vos efforts à néant. 

Le manque d’aération est probablement le défaut le plus courant. Dans cet espace clos, l’air peut vite devenir trop humide ou trop chaud, favorisant l’apparition de maladies cryptogamiques comme le mildiou, l’oïdium ou la fonte des semis. Même en hiver, il est essentiel d’aérer régulièrement la serre, ne serait-ce qu’en entrouvrant les portes quelques heures les jours ensoleillés.

L’épuisement des ressources du sol est aussi à surveiller parce qu’en serre, les cultures sont plus intensives et rapprochées. Pour conserver un bon équilibre, il est indispensable de maîtriser la rotation des cultures, d’amender généreusement entre deux cycles et d’envisager la culture d’engrais verts en hiver (phacélie, moutarde, vesce…).

De même, certains ravageurs comme les aleurodes (mouches blanches), cochenilles, acariens, thrips ou pucerons aiment se réfugier dans la serre pour échapper à leurs prédateurs naturels. La pose de pièges, la pulvérisation de purins végétaux (ortie, fougère) ou l’introduction de prédateurs biologiques permet de limiter leur présence.

Enfin, attention à la température ! En été, la température monte très vite dans une serre en plein soleil. Au-delà de 35 °C, les plantes ralentissent leur croissance, les fleurs avortent et les fruits peuvent éclater. L’installation de systèmes d’ombrage (toile, canisse, filet), le paillage du sol et l’utilisation d’arrosages ciblés type goutte-à-goutte permet de réguler la chaleur et de maintenir ainsi un climat optimal pour les plantes.

Ces conseils s’appliquent aussi bien aux grandes serres qu’aux petites serres urbaines. Même sur un balcon ou une terrasse, une mini-serre bien utilisée permet d’obtenir des légumes précoces, d’aromatiser ses plats toute l’année et de cultiver en toute autonomie sur quelques mètres carrés.